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La
période du printemps est, avec un soleil retrouvé, propice aux rencontres
chaleureuses dans notre association,
à l'échelon national, dans les groupes et les sections mais aussi dans nos
centres.
Ces manifestations, dont le déroulement de certaines est relaté dans ces
pages,
ne doivent pas nous faire oublier l'essentiel de nos préoccupations, en
l'occurrence l'accompagnement des amis piégés
par l'alcool et les difficultés que nous rencontrons pour mener à bien ces
relations
parfois longues et souvent délicates.
Parmi ces difficultés, les rechutes demeurent des moments particulièrement
difficiles à gérer,
même si nous considérons qu'elles font partie de la maladie, voire de la
guérison.
Notre engagement d'abstinence, dans une formulation ancienne, rappelait du
reste ces risques à tout signataire.
Ces situations génèrent de telles culpabilités qu'encore maintenant, le
verbe "rechuter" est remplacé dans notre association par reconsommer,
se ré-alcooliser, reboire…, mais les ressentis, les regards, les propos
restent néanmoins insupportables pour les amis concernés.
Il nous a donc semblé opportun, même s'il
s'agit d'un sujet récurrent, de demander à différents acteurs de la
pratique de soins
de s'exprimer sur ce sujet. On découvrira en particulier, à la lecture de
ce dossier,
les avis d'un médecin alcoologue et d'un directeur de centre, mais aussi
des témoignages dans lesquels les lecteurs
qui ont vécu cette détresse retrouveront sa violence et sa douleur.
Le mois de mai, c'est aussi la période de notre Assemblée générale.
Dans une ambiance chaleureuse, riche et consensuelle et… chantante, elle a
élu pour deux ans un nouveau conseil d'administration
ramené à seize membres et, pour la même durée, a renouvelé mon mandat.
J'ai été sensible à cette marque de confiance et tenterai,
avec l'aide de l'équipe en place, de m'en montrer digne.
Mais un événement se profile déjà à l'horizon. Notre 45e congrès est sur
les rails et se tiendra, dans l'esprit d'un retour aux sources,
à Sochaux Montbéliard les 19 et 20 juin 2004. Nous en reparlerons, ici en
particulier, mais d'ores et déjà, retenons cette date.
Pour l'heure, bonne lecture et bonnes
vacances à celles et ceux qui partent ;
bon courage pour les amis qui n'ont pas cette chance ou cette opportunité,
et à tous à bientôt en septembre.
Bernard Leday
Président |
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Reconsommation
Phare d’alcool
Je ne parlerai pas de rechute pendant un séjour en postcure, terme qui me
paraît impropre aux situations que j’ai pu vivre jusqu’à présent au Phare.
Je préfère de beaucoup le mot réalcoolisation car il n’évoque pas l’idée
de retour au point de départ du soin entamé lors de l’entrée en cure,
mais s’inscrit dans une dynamique beaucoup plus large et porteuse de sens.
La reconsommation est un acte,mortifère le plus souvent, révélatrice de
points de faiblesse, de difficultés,
limitée plus ou moins dans le temps mais qui nécessite toujours d’être
analysée, comprise pour que la meilleure des suites puisse y être
apportée.
Mais on ne peut pas
inscrire l’éventualité de reconsommation d’alcool au Phare sans définir
préalablement comment on conçoit l’alcoolisme
ni comment on structure le soin apporté pendant un séjour en postcure.
L’alcoolisme est
porteur de sens : c’est un moyen d’expression par lequel l’intéressé
exprime ce qu’il n’a jamais pu exprimer autrement ;
mais c’est également pour lui, du moins dans un premier temps, le seul
mode de réponse, la seule solution qu’il a pu mettre en œuvre
dans sa vie pour pallier les difficultés, et notamment une éventuelle
décompensation dépressive. Bien sûr, cette solution s’avère être,
au fil du temps, particulièrement destructrice du fait de ses
conséquences – au niveau somatique, familial, social, professionnel…–,
et des pertes qu’elle induit dans tous les secteurs de la vie. La personne
est ainsi amenée à prendre conscience non seulement de sa dépendance,
mais également de l’impossibilité de répondre à sa souffrance par le biais
de ce produit. De là découle sa demande de soins,
parfois ambivalente dans la mesure où elle sait, de manière parfois plus
inconsciente que consciente, que la rupture avec l’alcool est un travail
de longue haleine qui mobilise tout son fonctionnement et l’oblige à de
profonds remaniements en vue de trouver d’autres solutions pour répondre à
l’impossible à vivre qui avait motivé son recours à l’alcool.
Dès lors, le programme thérapeutique au Phare s’organise autour de deux
questions centrales qui guident la trame des prises en charge.
Il s’agit de permettre à la personne, à travers son propre vécu, de
questionner sur les places, rôles et fonctions de l’alcool, différents
pour chacun,
et ce, à travers l’interrogation suivante : "A quoi me servait l’alcool
?". Ainsi formulée, cette question doit permettre au pensionnaire
d’identifier le sens de l’alcool dans son existence, repérage
indispensable s’il désire mettre à découvert d’autres solutions,
plus
positives et constructives –
des solutions permettant de répondre de façon adaptée cette fois, à son
malaise existentiel,
des solutions qui se doivent de passer par la mise en
place de l’abstinence dans sa vie, considérée comme un moyen et non comme
un but.
La deuxième question
qui va devoir être élaborée pourrait être énoncée de la façon suivante :
"A quoi va me servir l’abstinence ?
Quel sens est-ce que je donne à ma vie et quels moyens puis-je mettre en
place pour parvenir à la réalisation personnelle à laquelle j’aspire ?".
Question qui incite à définir ou redéfinir des objectifs de vie qui sont
généralement depuis longtemps passés sous silence.
Ainsi, il s’agit
d’interroger toute une dynamique existentielle, à travers une mobilisation
des capacités créatrices et des capacités de réflexion,
pour parvenir à une mise en évidence du désir propre de changement et à
l’actualisation de ce désir dans la vie quotidienne.
Entrer en postcure au
Phare c’est s’engager dans une démarche qui s’inscrit dans cet objectif et
c’est adhérer au programme que nous proposons.
Cet engagement repose sur le volontariat :
a) pour accepter de faire le point sur sa relation au produit alcool,
concrétisé par la réalisation d’un contrat de soin personnalisé,
b) pour accepter le lieu et la durée qui permettent la restauration de la
personne sur le plan médico-psycho-social,
c) pour adhérer aux objectifs thérapeutiques, notamment en acceptant
d’expérimenter les changements proposés, abstinence, rencontres…
et en inscrivant la postcure dans une démarche continue.
Tout ce volontariat, tout cet "engagement" pourrait-on dire, est consigné
(co-signé) dans un contrat de soin complété par un contrat de sortie
quand démarre le programme des sorties. Chaque contrat rappelle entre
autre la règle du "sans alcool".
Le régime des sorties s’inscrit dans une logique progressive. En effet, si
la tâche première est la rupture avec l’alcool sans laquelle il ne peut y
avoir de réelles transformations, la vie "protégée" dans le centre doit
aussi permettre l’ouverture à l’extérieur pour :
• tester le nouveau comportement,
• éprouver l’enracinement des décisions,
• acquérir la maîtrise face aux sollicitations.
Pour chaque sortie, le pensionnaire doit venir chercher et signer la carte
de sortie où il inscrit la date et le temps de sortie.
Ceci rentre dans son contrat de postcure et met en avant son engagement
d’abstinence.
Lorsqu’il rentre de sa sortie, il remet cette carte au permanent présent,
ce qui permet d’évoquer brièvement la façon dont la sortie s’est déroulée.
Lors des 2 premières semaines de séjour, le pensionnaire sort accompagné.
C’est seulement à partir de la 3e semaine qu’il a la possibilité de sortir
seul.
Les sorties sont alors de deux types : n sortie de courte durée (4 heures)
pour loisirs et démarches.
sortie plus longue avec retour chez soi (12 heures, 24 ou 48 heures, selon
la demande préalablement énoncée par chacun).
Ce programme progressif est l’occasion de renouer des relations, de
vérifier le bien-fondé des enjeux, de déjouer les pièges,
de calculer les risques et mesurer les difficultés, d’établir les étapes à
franchir et de se dynamiser ; enfin de reprendre
confiance en soi également lorsque les sorties sont constructives et bien
vécues.
L’intéressé décide librement de ses sorties. S’il décide de rester au sein
du centre, il sera question d’en parler avec les différents
intervenants afin de mettre en place un projet de sortie plus protégé.
Dans ce cadre, et s’il se présente malgré tout une alcoolisation, (et il
s’en présente), comment réagit-on ?
1• Dès lors qu’un membre de l’équipe a un doute concernant une éventuelle
reconsommation d’alcool, nous pratiquons le contrôle éthylotest,
façon de faire qui est annoncée dès la signature du contrat de sortie. Il
ne nous apparaît pas possible de travailler dans le doute
d’une alcoolisation potentielle, doute qu’il convient alors de lever dès
qu’il apparaît afin de couper court à toute suspicion ou ambiguïté.
Clairement identifiée, une reconsommation peut alors réellement permettre
à l’intéressé de se ressaisir avant que la situation
ne s’empire et de requestionner le sens de sa démarche.
2• Le dialogue peut ainsi s’établir sur des bases claires entre
l’intéressé qui a reconsommé, et les interlocuteurs du Phare ;
l’interlocuteur privilégié sera le salarié qui "accompagne" le
pensionnaire. Il s’agit ensuite pour l’équipe du Phare de percevoir
quelle est la signification de cette reconsommation dans le parcours du
pensionnaire :
Révèle-t-elle une souffrance générée par la démarche thérapeutique,
notamment du fait des retours sur soi qu’elle entraîne ?
L’alcool vient-il en substitut d’une parole qui n’arrive pas encore à se
dire ?
Ou encore :
Signe-t-elle une non inscription dans la démarche d’abstinence ? du type
par exemple :
- j’étais mieux
avant, j’entends continuer avec de l’alcool de temps en temps,
- je ne crois pas
qu’avec un petit " test " occasionnel je vais retourner à la dépendance,
- aujourd’hui je vais
mieux, je peux donc me réessayer avec l’alcool,
- je ne désire pas
encore vraiment m’inscrire dans une vie sans alcool…
Ces reconsommations peuvent en effet être une étape dans un cheminement
personnel de prise de conscience (normalement acquise avant la postcure)
et donc permettre, si elles sont l’occasion de réflexions approfondies, un
nouveau départ ou l’amorce véritable de la démarche
jusque là non assumée par le pensionnaire. Auquel cas nous procédons à la
mise en place d’un nouveau contrat de soin se substituant
au 1er contrat devenu caduc.
Si nous sommes
davantage dans le registre d’une reconsommation d’habitude, de test… où la
poursuite de la postcure ne trouve plus tout son sens,
la reconsommation
marque la rupture du contrat de soin par laquelle le pensionnaire met
lui-même un terme à son séjour au Phare.
Toutefois ce terme s’accompagne toujours d’un repérage des moyens
existants pour poursuivre sa démarche, de là où on en est
François Cousin |
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Le
point du vue du médecin
Rechute, mot incontournable puisque
indissociablement lié à la pratique d'alcoologue.
Pourtant ce mot me dérange toujours, tant il témoigne, encore aujourd'hui,
des représentations négatives que la société porte <
sur les cinq millions de malades alcooliques. Car rechuter lorsqu'il est
employé au sens figuré, signifie retomber avec pour
sous-entendu des termes négatifs tels que : retomber dans le péché, le
vice, l'erreur…
Il est préférable de parler d'une personne
en situation de rechute plutôt que de laisser dire Monsieur X a rechuté.
D'aucuns préfèrent même parler simplement de réalcoolisation.
Car il s'agit bien, au préalable, de
comprendre et d'accepter qu'une personne dépendante de l'alcool va devoir
faire face à cette réalité :
pour sortir de la dépendance alcoolique, il faut arrêter toutes boissons
alcoolisées et ce de façon définitive, pour ne pas déclencher,
par une réalcoolisation, la réapparition de la dépendance.
Risque zéro – alcool zéro
telle est la base de l'argumentation de "l'abstinence" prônée par toutes
les personnes compétentes qui soignent
et accompagnent les malades alcooliques.
Cet impératif est argumenté et étayé par
des données neurobiologiques et par l'expérience clinique.
L'alcool modifie de façon irréversible et mémorisée certains constituants
du système nerveux central
(modification membranaire des cellules, implication de neuromédiateurs…).
Ces éléments scientifiques expliquent que même après plusieurs mois, voire
plusieurs années d'abstinence,
le sujet reste susceptible de se retrouver rapidement dépendant s'il
reconsomme de l'alcool.
Cette réalité, souvent perçue comme un
concept totalitaire par les patients n'est pas facile à admettre sans
"vérification" :
c'est la tentation : ça n'était pas si grave… j'ai pu m'arrêter
facilement, donc… je peux boire comme tout le monde…
Cette expérimentation se solde par un
échec et est vécue de façon douloureuse, venant ruiner tout le bénéfice de
la période d'abstinence :
l'estime de soi, la confiance de l'autre, la crédibilité retrouvée, le
bien-être physique etc.).
Cet insupportable constat peut engendrer des positions de déni aussi
farouche que pathétique :
tout va bien, heureusement je n'ai pas rechuté, je consomme, mais comme
tout un chacun…
Ce comportement n'est en fait qu'une véritable défense, opposée à la
réalité et à ses conséquences.
Cette situation peut mettre en danger les patients : - par la violence de
la réalcoolisation, -
par l'effet conjugué des médicaments psychotropes prescrits, - par l'effet
dépressogène de cette faillite narcissique avec risque suicidaire.
C'est pour cela que la situation de
rechute doit être prise comme une situation d'urgence, pour en limiter les
risques et les conséquences,
pour qu'une parole rassurante, compréhensive, contenante, voire une
protection, puissent être apportées rapidement.
Si ce bien-fondé de l'abstinence a du mal
à être accepté par les malades alcooliques, elle n'est pas forcément
admise non plus par l'entourage,
soignant y compris. Telle phrase : tu n'étais pas vraiment alcoolique,
telle "autorisation" :
celle faite par un médecin de consommer un peu de champagne à Noël, tel
"chantage":
celui d'un vieil ami qui ne conçoit pas que son témoin au mariage ne
trinque pas pour cette occasion unique,
en sont autant d'exemples parmi d'autres.
"S'il est vraiment guéri, il peut
reboire", ce présupposé né de la désinformation peut avoir des
conséquences terribles et on ne l'imagine
pas appliqué à d'autres comportements addictifs (tabac, héroïne,
médicaments, jeux pathologiques…)
L'alcool, produit psychotrope, objet de
plaisir, de jouissance et de convivialité est connu de tous.
Le choix de l'abstinence viendrait-il soulever des questions gênantes et
irrésolues pour les autres ?
Ce qui est sûr, c'est que ces pressions viennent ébranler, agresser celui
pour qui le risque de consommer peut se refermer comme un piège,
alors même qu'il ne souhaite qu'une chose : montrer qu'il n'est plus
alcoolique.
La prise en charge des malades alcooliques intègre dans ses programmes de
soins la prévention des situations de rechute :
- Information pour le malade et son entourage sur la maladie alcoolique et
les mécanismes de dépendance.
- Anticipation des situations à risque sur le plan émotionnel, affectif,
social, professionnel, familial…
- Restauration des liens et de la communication sociale, familiale.
- Affirmation de soi, "de sa différence" et validation de ces bénéfices.
- Recherches de solutions adaptées dans les situations de vulnérabilité.
- Développement des capacités d'expression, de créativité.
Quelles qu'en soient les modalités, l'objectif est avant tout de sortir de
ce malentendu : il ne s'agit pas de ne pas pouvoir boire,
mais de choisir de ne plus prendre ce risque, de sortir d'un système
binaire "je vais bien donc je ne bois pas, je vais mal donc je bois",
de passer de la vie avec l'alcool et son impasse à la vie sans alcool et
même hors de.. au-delà de…
On peut concevoir que ce cheminement
puisse se faire au prix de périodes de doutes, de révoltes,
de sentiments de frustration, d'incompréhension et parfois, de
réalcoolisation, de rechute.
Notre travail d'accompagnement nous impose
d'être là, sur ce chemin, inconditionnellement présents,
comme témoins de ces difficultés, comme recours pour les décoder, les
dépasser, comme passeur d'énergie, de possible, d'initiatives.
Chaque situation de rechute réinterroge un
système "centré" sur le patient, mais dont il n'est pas le seul acteur.
C'est pour cela que chacun doit pouvoir bénéficier d'aide pour réfléchir,
pour tirer des enseignements de cette situation de crise :
famille, entourage, équipe soignante, travailleurs sociaux, collègues… De
nombreuses initiatives essaient de faire face à cette nécessité :
groupe d'entraide, thérapie familiale, supervision d'équipe soignante.
Je ne peux terminer cette réflexion sans ajouter que la rechute n'est pas
une fatalité et de nombreux patients en témoignent.
De même, les rechutes ne sont en rien des éléments révélateurs d'un échec.
Méfions-nous de nos trop rapides condamnations.
Le malade alcoolique ne sait parfois que trop bien "coller" à l'image
attendue, à la caricature, au désir inconscient de l'autre.
Il saura explorer nos limites, nos cadres, notre capacité à l'aimer, sa
capacité à l'être…
Et si de belles histoires nourrissent ma pratique depuis plus de vingt
ans, d'autres m'ont appris qu'il fallait accepter,
pour certains patients, de n'être que des témoins, impuissants certes,
mais présents de leur détresse.
Sortir de la dépendance alcoolique pose l'exigence d'un renoncement à
l'alcool comme condition nécessaire mais non suffisante.
Dans une société qui ne supporte pas plus
les alcooliques qu'elle ne respecte les abstinents, les enjeux sont
difficiles.
La situation de rechute est douloureuse
pour le malade et son entourage, mais elle peut aussi être un palier
thérapeutique
permettant de redynamiser l'abstinence, de mieux l'accepter, de l'habiter
de nouveaux désirs, de projets et de réalisation de soi.
L'abstinence doit être un espace de
liberté ; c'est à nous de la proposer, de la porter, de la défendre comme
tel, chacun à notre place,
respectueux de nos compétences complémentaires et conscients de nos
limites car il s'agit avant tout
d'aider chacun à redevenir sujet de son histoire.
Docteur Véronique Thépot
Responsable de l'unité d'alcoologie
Médecin alcoologue du Service
d'Hépatologie du Professeur Pol de l'Hôpital Necker, Paris
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