Perceptions et des opinions des Français sur les drogues


21 octobre 2010, par jpanris

Voici le troisième exercice (1999, 2002, 2008)
de l’enquête sur les représentations ,opinions et perceptions sur les psychotropes qui permet de faire le point
sur l’évolution de la connaissance et des opinions de la population française relatives aux drogues et aux principales actions publiques développées ces dernières années.


Fin 2008 (le terrain s’est déroulé entre le 27 octobre et le 25 décembre 2008), 2 300 personnes âgées de 15 à 75 ans sélectionnées
aléatoirement ont été interrogées par téléphone à leur domicile et invitées à donner leur point de vue en répondant à un questionnaire
pendant une vingtaine de minutes.
Les principaux thèmes traités par cette enquête de l’OFDT concernent les perceptions de la dangerosité des substances psychoactives,
les craintes qu’elles suscitent et les appréciations sur les mesures de politique publique actuelle ou sur celles à mener.
Pour ne pas alourdir le questionnaire, ces appréciations portaient uniquement sur cinq substances parmi les plus consommées ou emblématiques :
deux produits légaux, alcool et tabac, et trois drogues illicites, le cannabis, la cocaïne et l’héroïne.
Cette enquête présente les principaux résultats concernant la perception par les personnes interrogées de l’ensemble des substances (licites et illicites)
ainsi que des usagers de ces produits ; il traite également de leur appréciation des politiques publiques avant, en conclusion, de replacer les différentes
évolutions observées dans un contexte plus large.

TÉLÉCHARGER L’INTÉGRALITÉ DE L’ENQUÊTE
Fichier PDF ci-dessous

Rencontre Débat INSERM


18 octobre 2010, par jpanris

Le 8 décembre prochain, la Croix Bleue va participer à une rencontre débat avec l’INSERM et d’autres associations d’entraide.
Afin de recueillir un maximum de questions pour alimenter ce débat , nous vous invitons à vous rendre sur le blog de cette manifestation .

Rejoindre le blog de la rencontre-débat

http://dircom.inserm.fr/alcool_recherche/

INTERACTION ENTRE CHERCHEURS ET MOUVEMENT D’ENTRAIDE

Que peut apporter la recherche sur l’alcool aux personnes en difficulté avec l’alcool ? Que peut apporter aux chercheurs la collaboration avec les mouvements d’entraide ?

Ce blog est ouvert aux membres d’une association d’entraide aux personnes en difficulté avec l’alcool, afin de préparer la journée du 8 décembre intitulée : "Alcool et recherche : du laboratoire aux malades".

Ce blog n’est pas destiné à recueillir vos témoignages sur votre expérience de vie avec l’alcool mais de collecter les questions que vous vous posez à propos des 3 grands thèmes qui seront abordés lors de cette journée :

Vos questions seront communiquées aux chercheurs et aux médecins afin qu’ils puissent les intégrer dans leur intervention. Après cette rencontre, les interventions seront résumées et diffusées via ce blog afin de poursuivre le dialogue avec tous les participants.

Ce blog sera "modéré" par le comité organisateur et les textes envoyés seront lus avant mise en ligne. Nous nous réservons le droit de ne pas publier tout texte qui contreviendrait à l’éthique.

Comment utiliser le blog :

- Cliquer sur le thème concerné (ci-dessus ou dans le menu de droite)
- Sur la page du thème concerné et dans la rubrique "Poster un commentaire" saisir le nom de l’association, votre adresse email (qui ne sera visible que par le modérateur) et taper vos questions.
- Cliquer sur "Poster" (c’est-à-dire Envoyer dans le jargon blog !)

Les questions "postées" arrivent dans la messagerie du modérateur qui va les valider pour qu’elles apparaissent sur le blog. Cela évite les messages parasites.

Des traitements personnalisés contre l’alcoolisme


15 septembre 2010, par jpanris

Sandrine Cabut15/09/2010 Le FIGARO

n France, la consommation d’alcool diminue, mais reste importante avec 5 millions de buveurs excessifs. Crédits photo : Le Figaro

L’efficacité des médicaments destinés à faciliter l’abstinence varie selon le profil génétique et clinique du patient. 

De nouveaux médicaments, mais surtout des traitements plus ciblés, en fonction du profil génétique ou clinique des patients. Comme d’autres domaines de la médecine, et notamment la cancérologie, la recherche thérapeutique en alcoologie est entrée dans une nouvelle ère, selon les spécialistes réunis du 13 au 16 septembre à Paris, au congrès mondial de l’Isbra (International Society for Biomedical Research on Alcoholism).

La dépendance à l’alcool est l’addiction la plus répandue dans le monde, et celle qui fait le plus de dégâts sur la santé physique et mentale. En France, la consommation d’alcool est en diminution , mais reste importante. Le nombre de buveurs excessifs est estimé à 5 millions, celui des alcoolodépendants à 2 millions.

« Nous savons de mieux en mieux repérer des types cliniques de dépendance, et les relier à des particularités génétiques, pour adapter les traitements » annonce le Pr Michel Reynaud, psychiatre (Paris) et organisateur du congrès. Actuellement, seulement quelques molécules ont une autorisation de mise sur le marché. L’acamprosate (Aotal) et la naltrexone (Revia), qui refrènent l’envie de boire, sont une aide au maintien de l’abstinence. Le disulfirame (Espéral) agit en provoquant des troubles pénibles (bouffées de chaleur, vomissements…) en cas de prise concomitante d’alcool. Leurs résultats sont indéniables mais globalement modestes. « En moyenne, au bout d’un an, la naltrexone et l’acamprosate aident 30 % des gens, ce qui veut dire 70 % d’échec. Mais nous savons désormais que le taux de répondeurs est beaucoup plus élevé dans certains groupes », explique le Pr Karl Mann (addictologue en Allemagne). Ainsi, le pourcentage de réponse à la naltrexone s’élève à 50 % chez les patients porteurs d’un gène particulier. Une autre particularité génétique influence la réponse à l’acamprosate.

Pour l’instant, cette approche de pharmacogénétique n’est qu’au stade de recherche, insiste le Pr Michel Lejoyeux, psychiatre (Paris) et président de la Société française d’alcoologie. Idem pour les examens d’imagerie, et notamment d’IRM, une approche également prometteuse pour prédire l’efficacité d’ un médicament ou un risque de rechute.

Mais la réponse au traitement pourrait aussi être évaluée plus simplement, sur des critères cliniques. Le Pr Mann a ainsi mis au point un questionnaire d’une quinzaine d’items pour les patients en rechute. Ceux qui retombent dans l’alcool dans un contexte festif répondraient mieux à la naltrexone que ceux qui reboivent dans un cadre dépressif, explique ce spécialiste allemand, qui doit présenter son test jeudi.

Parallèlement, de nouvelles molécules sont à l’étude. Parmi les plus avancées, le nalmefene, qui fait l’objet d’un essai clinique en France. « Ce produit agit sur les récepteurs opioïdes comme la naltrexone. Mais ici l’objectif est différent, ce n’est pas l’abstinence mais le retour à une consommation contrôlée », précise le Pr Lejoyeux. Les résultats définitifs sont attendus en 2011. Pour les malades comme pour les chercheurs en alcoologie, ce concept de « consommation contrôlée » est récent. Jusqu’ici, l’abstinence était l’unique objectif. « La consommation contrôlée est une piste passionnante de recherche, mais il faut rester prudent en ce qui concerne la pratique quotidienne », précise encore le Pr Lejoyeux.

Des molécules plus anciennes, mais prescrites dans d’autres maladies, comme le baclofène (myorelaxant) ou le topiramate (antiépileptique), sont aussi en cours d’évaluation. Mais quelle que soit leur efficacité, les médicaments ne font pas tout. Une molécule, c’est 30 % de la prise en charge, estiment les psychiatres. L’accompagnement social et psychothérapique des malades reste l’élément essentiel.

Baclofen : traitement miracle ou placebo ?


14 septembre 2010, par jpanris


C’est probablement l’essai clinique le plus attendu en alcoologie depuis le projet MATCH. 
Le deuxième essai randomisé contrôlé du baclofen comme traitement de la dépendance à l’alcool vient d’être publié 
dans la revu ACER.
Pour ceux qui auraient échappé aux nombreux échanges éditoriaux, parfois houleux, entre « partisans de la prescription » 
et « partisans de la prudence », le baclofen est un traitement utilisé depuis plus de 20 ans pour traiter différentes affections
neurologiques, notamment pour son action anti‐spastique. 
Quelques travaux ont par la suite suggéré son intérêt dans le traitement de l’alcoolo‐dépendance, mais ce n’est qu’en 2007, 
avec la publication d’un essai clinique contrôlé dans le Lancet par l’équipe d’Addolorato, que l’intérêt pour cette molécule 
s’est considérablement accru. 
Dans ce premier essai clinique, 84 patients alcoolo‐dépendants ont été randomisés ; 42 participants ont été traités par baclofen, 
les autres par placebo. 
Le pourcentage de participants abstinents était significativement différent entre les deux groupes, avec 71% d’abstinence 
dans le groupe baclofen contre 29% seulement dans le groupe placebo. 
Cette étude suggérait donc non seulement un effet du baclofen à la dose de 30mg par jour, mais surtout, mettait en évidence 
un effet majeur.
Depuis, et en se basant sur cette unique étude, de nombreux praticiens prescrivent du baclofen à leurs patients alcoolo‐dépendants.
 La position de la société française d’alcoologie est plus mesurée : elle propose d’attendre de nouvelles publications confirmant 
ou non cet effet. C’est chose faite.
James Garbutt et son équipe ont évalué l’impact d’un traitement par baclofen chez 80 participants dans un nouvel 
essai randomis et contrôlé.
La moitié des sujets a été traitée par baclofen à la dose de 30 mg par jour (identique à celle utilisée par Addolorato et al.), 
l’autre moitié traitée par placebo. Tous les participants ont bénéficié d’une intervention psychosociale standardisée, 
mais de faible intensité.
Aucune différence significative n’a été mise en évidence entre les deux groupes en termes de durée d’abstinence 
ou de nombre de jours de grande consommation d’alcool.
La seule différence observée mettait en avant une diminution de l’anxiété dans le groupe traité par baclofen.

Quelques limites sont à souligner. Premièrement, la dose de 30 mg est considérée comme une dose faible par les
« partisans de la prescription » en France, ce qui pourrait expliquer l’absence d’efficacité. 
Toutefois, cette dose est identique à celle utilisée dans l’essai clinique d’Addolorato. 
Il est donc tout à fait licite, et même recommandé, de tenter de répliquer les résultats en utilisant un dosage similaire.
Deuxièmement, l’analyse statistique est difficile à comprendre. Les auteurs ont en effet tenu compte du sexe des participants 
dans leur randomisation puis dans leur analyse, ce qui a probablement écrasé la puissance de leur analyse. 
Ce choix méthodologique est tout à fait discutable.
Finalement, la modalité de recrutement des patients permet peut‐être d’expliquer en partie le résultat.
L’étude d’Addolorato reposait sur des patients alcoolo‐dépendants ayant développé une cirrhose, et donc une population ayant 
une forme particulièrement sévère de dépendance. A contrario, le travail de Garbutt repose sur des participants dépendants
recrutés par voie de presse, et donc sur une population à la dépendance classiquement moins sévère que la population clinique.
Malgré ces limites, l’absence de réplication est une limite majeure à la prescription de baclofen chez un patient 
alcoolo‐dépendant aujourd’hui. 
Si celle‐ci reste bien sûr un choix possible du praticien et de son patient, elle devrait se faire dans un cadre strict, 
encadré par des spécialistes en addictologie, et après une concertation pluridisciplinaire, idéalement dans le cadre d’un essai clinique.
L’absence de donnée forte dans la littérature, et notamment l’absence de réplication dans l’étude de Garbutt, 
ainsi que l’absence d’autorisation de mise sur le marché (AMM) 
dans cette indication rendent hautement hasardeuse toute prescription qui serait effectuée hors d’un tel cadre.


Base de connaissances Inserm sur l’Alcool et l’addiction – Les nouvelles – août 2010
http ://www.alcool.inserm.fr - bdcalcool@inserm.fr

Garbutt JCKampov‐Polevoy ABGallop R, Kalka‐Juhl L, Flannery BAEfficacy and Safety of Baclofen for Alcohol Dependence :
 A RandomizedDouble‐BlindPlacebo‐Controlled TrialAlcohol Clin Exp Res. 2010 Jul 21.

Congrès mondial de l’ISBRA


14 septembre 2010, par jpanris

Le Congrès Mondial de 2010 s’adresse à toute personne impliquée en alcoologie de par le monde : chercheurs, cliniciens, responsables politiques, etc.
Le programme élaboré par le Comité scientifique international comprend chaque matin des plénières avec des conférenciers de renommée mondiale, suivies de 72 sessions de symposia et ateliers réparties sur quatre jours.
Les noms des conférenciers des plénières et le thème de leur communication sont présentés dans la rubrique ’Programme Scientifique / Conférences Plénières’.
Des thèmes spécifiques de symposia sont présentés dans un aperçu du programme scientifique ; leur répartition sera affinée en fonction des propositions reçues. A noter toutefois que des symposia seront organisés par la Société Française d’Alcoologie, les lundi 13 et mardi 14, sur prévention et dispositifs de soins, alcool en milieu du travail, alcool et violence. Seront également proposés par l’Albatros : alcool et cannabis, alcool et cocaïne.
Plus de 400 présentations de posters sont attendues ; les thèmes possibles sont listés dans la rubrique ’Appel à Symposia et Communications’.
Le Comité scientifique international vous invite à proposer des symposia et des communications orales et affichées. Pour soumettre votre résumé, merci de cliquer sur ’Appel à Symposia et Communications’ et de suivre les instructions.

Zéro alcool pour Bébé


10 septembre 2010, par jpanris

C’est parti pour la 10e Journée nationale de sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF). Partout en France, les professionnels de santé vous accueillent pour vous sensibiliser aux dangers de la prise d’alcool pendant la grossesse.

Le SAF reste la première cause non génétique de handicap mental chez l’enfant. Il se traduit par un retard de croissance, un retard mental, des troubles d’apprentissage, de mémorisation ou encore des difficultés de socialisation. Chaque année, près de 8 000 petits sont concernés.

L’objectif de ces journées est avant tout d’informer le public. Le seul moyen de prévention reste l’arrêt total de la consommation d’alcool pendant la grossesse.

http://grossesse.infobebes.com/Sante/Les-interdits/Alcool-et-grossesse/Alcool-et-grossesse

Alcool et grossesse

Le mariage alcool et grossesse est un cocktail à haut risque pour la santé de Bébé. Pour les pros, c’est tolérance zéro !

Pas d’alcool pendant la grossesse !

Les substances alcoolisées traversent aisément la barrière du placenta, pénétrant directement dans le système sanguin du fœtus. D’où l’importance de ne pas consommer d’alcool pendant la grossesse, dans l’interêt de Bébé…

Les risques pour le fœtus :

- Le syndrome d’alcoolisme fœtal, source de malformations physiques sérieuses et de troubles mentaux.
- Même en quantité modérée, la consommation d’alcool, pendant la grossesse, augmente les risques de prématurité ou de faible poids à la naissance.

Un seuil à ne pas dépasser ?

Femmes enceintes, même un petit verre de temps en temps est désormais à bannir ! A l’occasion d’un repas de fête par exemple, où les tentations sont plus fortes, optez plutôt pour un délicieux cocktail de jus de fruits, histoire de lier l’utile à l’agréable !

Les effets de l’alcool sont néfastes pour le foetus, et ce, d’autant plus si vous y ajoutezcigarettes ou drogue Pendant la grossesse, pensez d’abord à votre bébé !

L’alcool dans l’entreprise préoccupe mais reste tabou


30 août 2010, par jpanris
Si la consommation d’alcool sur lieu de travail reste une préoccupation majeure pour les dirigeants, la problématique relève encore du tabou, d’autant qu’elle peut cacher des dysfonctionnements de l’organisation du travail.

Pour 62% des DRH, le "risque alcool" reste un souci majeur, c’est ce que révélait il y a encore peu de temps un sondage réalisé par l’Association nationale de prévention en alcoologie et addictologie (ANPAA) et l’association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), auprès de 800 DRH et dirigeants. Malgré cette préoccupation, peu, en revanche, ont entamé des actions. Si l’on se réfère à un autre sondage de l’Ifop réalisé en 2008 pour PSRE, une association sur le risque routier, 58% des dirigeants n’ont pris aucune mesure particulière concernant les pots en entreprise (90% des salariés participent à des pots sur le lieu de travail, qui, à 70%, sont alcoolisés). Et 91% des dirigeants n’envisagent pas d’interdire ces pots proposant de l’alcool. Or en pareil cas, la responsabilité de l’employeur peut être engagée, lorsque par exemple, un accident routier se produit entre l’entreprise et le domicile du salarié en état d’ébriété. D’une façon générale, les risques liés à la consommation d’alcool au travail ne sont pas négligeables : erreurs, absentéisme, congés maladie, accidents du travail etc.

La responsabilité de l’employeur en jeu

Le Code du Travail et la jurisprudence sont pourtant de plus en plus contraignants. Et la hiérarchie, plus fréquemment mise en cause suite à un accident mortel. La responsabilité sociale de l’entreprise devient aussi déterminante : « Sans devenir un hôpital ou un centre social, on attend d’elle qu’elle puisse prendre en compte la vulnérabilité psychosociale des salariés qui ont développé avec l’alcool une conduite addictive, et qu’elle leur permette de garder leur place dans la communauté de travail, tout en respectant les règles, les exigences de la production et de qualité du travail », observe Jean-Francois Vallette, responsable de l’association Aide Alcool.

Pour prévenir les risques, l’engagement d’une politique efficace doit être impulsé au niveau du top management. La démarche préconisée peut se faire en trois temps, via un « groupe ressource » : la prévention, le management (par exemple comment agir en cas de transgression des règles), l’aide et l’accompagnement des salariés. La démarche peut démarrer par une simple sensibilisation. Comme dans cet hôpital, situé près de Douai (Nord), où Bernard Ducrocq, responsable local de l’association « Vie Libre », assure des interventions pour le personnel infirmier. Une journée de formation est aussi un bon outil. « Ce type d’action doit se faire sur la base du volontariat car les salariés ne doivent pas se sentir stigmatisés et avoir le sentiment que la direction engage une politique répressive », précise néanmoins Jean-Luc Hulin, responsable du groupe de prévention alcool de JSPM, une filiale d’Areva, basée à Jeumont (Nord).

Pour briser les tabous sans bourse délier, les dirigeants peuvent aussi se procurer le DVD « la gestion du risque alcool en entreprise », réalisé par « Entreprise et prévention » et les grands producteurs d’alcool. D’autres groupes ont été plus loin. A la SNCF, la lutte contre le risque alcool n’est pas nouvelle, et compte un dispositif complet basé sur l’accompagnement, la prévention et les soins. Même préoccupation à la Communauté Urbaine de Lyon où des principes d’action sont clairement mentionnés dans le règlement intérieur. Depuis une quinzaine d’années, Exxon Mobil a aussi engagé une politique de prévention de l’addiction à l’alcool et aux stupéfiants, sur les postes de sécurité. Au sein de JSPM, une charte définit notamment les méthodes de gestion de crise pour un manager, au cas où l’un de ses collaborateurs se trouverait en état d’ébriété. Ce qui s’est récemment produit. « Il s’agit alors d’appliquer la procédure : retrait de la personne de son poste, entretien avec la hiérarchie le lendemain, solutions d’accompagnement, le cas échéant  », explique le responsable du groupe, Jean-Luc Hulin, un salarié lui-même ancien alcoolique. C’est cependant quand les postes de sécurité sont en jeu dans l’entreprise qu’elles se montrent les plus actives.

L’alcool peut cacher des dysfonctionnements du collectif

Mettre en place une politique alcool suppose de veiller à l’éthique. C’est bien souvent lors d’une crise que la question se pose : « En pareille situation, les collectifs de travail passent d’un positionnement bienveillant vis-à-vis de l’alcool à une répression ponctuelle contre « l’alcoolique », vite désigné comme responsable des dysfonctionnements » explique Jean-François Vallette, à Aide Alcool. Or, entre les deux, il existe une réalité complexe et paradoxale. » Parfois, la consommation d’alcool n’est que la face émergée de l’iceberg, dissimulant une souffrance. « L’alcoolémie, même faible, peut être une façon de résister au bruit, à la chaleur, à la surcharge de travail, à l’ennui, aux incohérences du management, à la confrontation face à des situations humaines difficiles ou à l’inquiétude face à la précarisation du travail », constate Jean-François Vallette. Dans la réflexion du collectif en vue de formaliser une politique alcool, il ne faudrait donc pas se voiler la face sur ces possibles dysfonctionnements.

Marie-José Gava
Mis en ligne le : 18/08/2010
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L’hippocampe, cible privilégiée du « binge drinking »


30 août 2010, par jpanris

L’hippocampe, cible privilégiée du « binge drinking ».

La neurotoxicité de l’éthanol est probablement responsable des dommages fonctionnels les plus fréquents induits par la consommation excessive d’alcool. La nature des lésions cérébrales induites par l’éthanol ainsi que les mécanismes de cette toxicité restent cependant très mal connus. Cette lacune provient, d’une part, de la difficulté à obtenir des tissus humains informatifs et, d’autre part, de l’absence de certitude quant à la possibilité d’extrapoler les résultats obtenus à partir de modèles murins.
Pour avancer sur la question, Taffe et al. ont étudié l’impact d’une consommation d’alcool importante sur l’hippocampe de singes rhésus adolescents. Pourquoi l’hippocampe ? Parce qu’il s’agit d’une des régions du cerveau où la production de nouveaux neurones (neurogenèse) est la plus intense après la naissance. On sait maintenant que cette neurogenèse reste active même à l’âge adulte et des modèles murins ont montré sa diminution chez les animaux consommant de l’alcool. De plus, l’hippocampe est impliqué dans des fonctions cérébrales telles que la mémorisation et l’apprentissage qui sont fréquemment altérées chez les buveurs excessifs, l’altération de ces fonctions pouvant, elle-même, entretenir les comportements d’alcoolisation compulsive (avec donc la possibilité d’une sorte de cercle vicieux). Pourquoi chez les singes ? Leur parenté avec l’homme est bien connue. Les primates non-humains ont un développement cérébral proche de celui des humains et, comme eux, ne se font pas prier pour consommer de l’alcool en grande quantité. (1) Pourquoi adolescents ? Parce qu’il s’agit, d’une part, d’une période où la neurogenèse est particulièrement intense et donc propice à la mise en évidence la neurotoxicité de l’alcool. D’autre part, parce que la question des conséquences cérébrales à long terme des alcoolisations adolescentes est cruciale à l’heure où le « binge drinking » fait figure de problème majeur de santé publique.
Sept singes âgés de 4 à 5 ans ont été inclus dans cette étude. Après une phase d’induction de 40 jours pendant laquelle tous les singes avaient accès à des doses croissantes d’éthanol (jusqu’à 2 g/kg/j), deux groupes ont été constitués pour la phase de maintenance d’une durée de 11 mois : les 4 singes du premier groupe avaient accès à de très fortes doses d’éthanol (3 g/kg) pendant 1 heure tous les jours tandis que les 3 derniers singes n’avaient accès qu’à des boissons non alcoolisées (groupe contrôle). Après cette phase de maintenance puis deux mois et demi d’abstinence, tous les singes ont été euthanasiés.
L’analyse de leurs hippocampes a mis alors en évidence une nette diminution de la prolifération cellulaire et de la quantité de neurone immature chez les singes du groupe alcool. On pouvait également constater chez ces singes une dégénérescence neuronale qui n’était pas présente dans le groupe contrôle. Les auteurs ont pu également caractériser finement quels étaient les types de précurseurs neuronaux affectés par l’alcool. Ces analyses complémentaires suggéraient qu’un déficit de différentiation en neurones immatures était vraisemblablement responsable de la diminution de la neurogenèse chez les animaux exposés à l’alcool.
Les résultats de cette étude semblent donc particulièrement inquiétants puisque, dans un modèle proche de l’homme, il existe encore des altérations importantes dans le cerveau des adolescents à plus de deux mois de l’arrêt de toute intoxication alcoolique. Cela veut-il dire que le « binge drinking » est susceptible d’avoir des conséquences délétères à long terme ? Si on peut légitimement le craindre, il faut éviter de tomber dans un catastrophisme excessif. Le modèle d’alcoolisation choisi par Jaffe et al., à savoir la consommation de 2 à 3 g/kg d’éthanol (l’équivalent de 2 à 3 bouteilles de vin pour une personne de 70 kg) bus quotidiennement en moins d’une heure pendant 11 mois, est un reflet très exagéré de ce qui peut être observé dans la « vraie vie ».
Si les résultats de cette étude sont importants, c’est peut-être plus parce qu’ils offrent des pistes pour essayer de décortiquer les mécanismes cellulaires et moléculaires impliqués dans la neurotoxicité de l’éthanol. Les données de Taffe et al. devraient orienter les futurs travaux vers les progéniteurs neuronaux qui semblent avoir une sensibilité particulière à l’alcool. Voilà qui cadre bien avec plusieurs constations cliniques bien connues : l’existence du syndrome d’alcoolisation fœtale avait déjà suggéré que les dégâts induits par l’alcool étaient plus importants sur un cerveau en développement ; on sait aussi qu’une des principales conséquences fonctionnelles de l’abus d’alcool sur les fonctions supérieures concerne la mémoire, processus qui sollicite, même chez l’adulte, la neurogenèse ; enfin si l’alcool agit plus en inhibant la production de nouveaux neurones qu’en lésant ceux qui existent déjà cela expliquerait qu’il ait été jusqu’à présent si difficile de caractériser des lésions cérébrales spécifiques de l’intoxication alcoolique.

http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20534463

(1)L’utilisation dans la recherche biomédicale d’animaux dont le comportement est parfois si proche de l’homme pose cependant des problèmes éthiques épineux qu’il est difficile de ne pas mentionner.

Outox : « Un sentiment de fausse sécurité »


27 juillet 2010, par jpanris

MARNE. Le docteur châlonnais Alain Rigaud, président de l’association de prévention en alcoologie et addictologie, s’insurge à nouveau contre la nouvelle campagne de promotion de Outox, boisson présentée comme « accélérant la baisse naturelle du taux d’alcool ».

« L’EFFICACITÉ de cette boisson contre l’alcool s’apparente à celle du shampooing qui fait repousser les cheveux, à la crème qui fait diminuer le tour de taille durant votre sommeil ou au ballon qui rentre tout seul dans le but ! » Alain Rigaud, docteur marnais et président de l’association de prévention en alcoologie et addictologie, préfère manier la dérision pour dénoncer la nouvelle campagne de communication entourant Outox. Le Châlonnais ne remet pas en cause la boisson, « ce n’est pas un poison, la DGCCRF et l’ANSES n’ont donc aucune raison de l’interdire », mais il peste contre les propriétés que la communication qui entoure Outox lui attribue.
Présentée le mois dernier par ses concepteurs comme une boisson « permettant une baisse sensible à importante du taux d’alcool dans le sang », Outox s’était attiré les foudres de la communauté scientifique et du secrétaire d’État au Commerce et à la Consommation, Hervé Novelli. Un mois après, Outox revient avec une nouvelle communication indiquant désormais qu’elle « permet bien d’accélérer la baisse naturelle du taux d’alcool » et se prévaut du feu vert de la Direction de la consommation (DGCCRF).
Effet « variable d’un jour à l’autre »
« Oui, une dose massive de fructose (l’un des composants de Outox) peut faire baisser de 5 à 10 % l’alcoolémie mais ce n’est pas significatif », rétorque Alain Rigaud. « Si c’était le cas, le fructose serait alors reconnu comme un médicament. »
Sachant que le taux d’alcoolémie chez l’humain baisse naturellement de 0,15 g par heure après la fin de la consommation, « Outox se garde bien de donner des chiffres quant à son action favorisant la baisse d’alcoolémie… »
Quant à la DGCCRF, en attendant un communiqué du ministre, elle vient mettre un bémol : « On n’a rien explicitement autorisé », tout en expliquant au site Rue 89 que « les allégations santé nous posent moins de problèmes ». Et la direction de la consommation d’expliquer que « des messages de prévention ont été ajoutés », « qu’un dossier reconnaissant les effets du fructose a été déposé » et que l’ANSES, ancienne Agence française de sécurité sanitaire des aliments, a été sollicitée pour réaliser « une expertise de l’étude sur les effets du produit »…
Les précautions prises, via des astérisques, par les fabricants, expliquant que l’effet de Outox est « variable suivant les individus, leur poids, leur âge, leur sexe, leur état de santé et d’un jour à l’autre », semblent livrer un premier élément de réponse.
Tout cela serait presque risible si cette boisson, jouant sur le buzz, n’instillait pas la tentation de se livrer à des comportements à risques. « Ce marketing joue sur les croyances et l’espérance des gens qui en tirent un sentiment de fausse sécurité », reproche le docteur Rigaud. « Le fabricant rétorque que ce n’est pas sa volonté, mais il joue avec le feu. »
Frédéric GOUIS

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