LA FIN DE LA LOI EVIN 

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 Communiqué de presse

Au regard de la santé publique, l’alcool  n’est pas  un produit comme un autre et il n’est donc pas possible de communiquer à son sujet comme pour les autres produits. La loi Evin du 16 janvier  1991 a réglementé, et non interdit,  la publicité sur les vins et les alcools. Déjà modifiée en 1994, elle est une nouvelle fois mise à mal par l’amendement voté le 13 octobre 2004 qui facilite la promotion du vin. Il sera désormais possible de vanter sa couleur, son odeur, son goût, son cépage ou les qualités de son terroir.

1- La viticulture serait menacée à cause de la loi Evin ?

Les causes de la crise qui touche la viticulture française tiennent principalement à la concurrence accrue des vins du Nouveau Monde sur les marchés étrangers et à la diminution  de la consommation française.

2- Le gouvernement a des difficultés à rester crédible,

D’un coté :

·         Il  prône la réduction de la consommation d’alcool (objectif affiché : baisse de 20% en 5 ans) ;

·         Il demande aux députés de voter contre l’amendement, car l’alcool est responsable de 45000 décès par an, 2.5 millions de français dépendants, et 5 à 6 millions de buveurs excessifs susceptibles d’avoir des complications médicales, sociales, etc.

·         Il se dit hostile à tout assouplissement de la loi Evin, arguant l’impératif de santé publique.

Et d’un autre coté :

·         Ne dépose pas d’autres amendements au nom du gouvernement qui  empêcherait de dénaturer la loi Evin ;

·         Oublie les 3 priorités présidentielles  pour son quinquennat qui sont : la sécurité routière, la lutte contre le cancer et la lutte contre le handicap, pour lesquelles l’alcool est une cause importante.

3- Les députés tergiversent…

·         Seulement 102 députés ont osé afficher leur choix ….mais ils sont, pour nous,  responsables  des conséquences sanitaires qui en découleront ;

·         Car c’est en amendant la loi sur les territoires ruraux, sans lien avec la santé publique,  qu’ils parviennent à rassurer leur électorat de la filière vinicole ;

·         Entendu sur les bancs de l’assemblée : M.Piron : « si vous êtes bien éduqué, la seule chose que vous risquez avec le vin, c’est le bonheur » !!!

Résultat : Pour la deuxième fois depuis 1991, la loi Evin est dénaturée.

Il sera désormais permis une meilleure  promotion des vins, comportant  des références aux caractéristiques  qualitatives du produit, permettant d’associer  l’alcool au sexe, à la fête, au jeu  ou au dépassement de  soi. Plus grave encore, les alcooliers  et leurs publicitaires s’engouffreront dans cette brèche pour vanter les « bienfaits » des alcools forts.

A la Croix Bleue nous pensons que :

·         Le vin n’est pas un aliment ou un médicament mais bien une  boisson alcoolisée représentant 60% de la consommation d’alcool  en France. C’est donc un produit dangereux pour la santé publique ;

·         La prévention sur le risque alcool ne peut s’accommoder des faveurs accordées au vin par le législateur, notamment par le démantèlement de la loi Evin ;

·         La promotion des produits vinicoles  ne fera qu’aggraver  l’utilisation  de l’alcool chez les jeunes (à 17 ans, un garçon sur cinq boit régulièrement de l’alcool) et dans la société en général ;

·         Que le but premier de la publicité est bien de séduire le consommateur,  et que l’amendement voté banalisera une plus grande consommation des vins et des autres alcools.

A la Croix Bleue, nous sommes convaincus que :

·         Que l’alcool n’est pas nécessaire, ni vital pour notre organisme ;

·         Que le rôle social, culturel et symbolique de ce produit dans la société est contestable ;

·         Que les méfaits de l’alcool ne se lisent pas uniquement dans la dépendance et ses conséquences, mais aussi dans les  budgets qui lui sont consacrés.

A la Croix Bleue nous osons affirmer :

·         Que l’alcoolisme n’est pas une fatalité, et que l’on peut en guérir ;

·         Qu’une vie sans alcool est possible pour celui qui en a été dépendant ;

·         Qu’une vie sans alcool est accessible à tous ceux qui aspirent  à une meilleure qualité de vie. Nos membres solidaires ont fait, délibérément, ce choix pour eux et pour  leurs amis dans la souffrance  de la dépendance ;

·          Qu’il y a un avenir pour votre espérance.

Le 17 octobre 2004

Contact La Croix Bleue : Alain Charpentier 01.42.28.37.37