Témoignage
CHERS AMIS DE LA CROIX BLEUE
Je
m’appelle Arsène, j’ai 52 ans
marié et père d’un enfant.
Je suis membre actif de la section de BITCHE depuis 1988,
secrétaire de cette section et trésorier du
Groupe Bas-Rhin / Moselle.
Quand il y a 17 ans j’ai fait mon premier
témoignage, je disais :
De dimanche 30 avril 1989 est pour moi
l’achèvement d’un rêve
formulé en secret d’il y a plusieurs
années. :
NE PLUS BOIRE.
Des années d’angoisse de désespoir,
d’espoirs déçus, des années
de lutte contre un seul ennemi et non le moindre :
l’alcool. Il avait toujours le dernier mot.
Des années où je comprenais moi même
que je m’enfonçais tous les jours un peu plus et
je ne voyais aucune solution possible de m’en sortir. J’essayais mais en vain.
Il a fallut que j’ai un accident de voiture pour brusquer les
choses et me voilà bon pour faire un
séjour a CHATEAU WALK.
La mort dans l’âme et bien hésitant je
suis donc parti.
De surcroît : départ le 15
décembre donc obligatoirement pas de fête de
Noël à la maison. Le premier soir au
château,
je ne voulais pas rester et tout doucement j’ai
commencé à m’y faire à cette
vie.
Néanmoins ,à mon
arrivée, j’ai été
choqué par l’inscription qui se trouvait dans le
hall d’accueil « Veux tu être
guéri »
Au fond de moi même, je me disais
intérieurement : Pourquoi pas ??
Approchait la fête de Noël et les
préparatifs battaient bon train au château.
Le soir du 24.12 avant de fêter Noël ensemble
au réfectoire, je me suis promené dans
le parc et encore aujourd’hui,
je ne sais pas ce qui m’a attiré mais je suis
parti en direction de la petite chapelle au fond du parc, j’y
suis rentré.
Face à face avec la croix , je n’ai
demandé qu’une chose : AIDE MOI A
M’EN SORTIR et je suis reparti.
Je pense que ce soir là quelqu’un a pris
conscience de mon malheur et de ma souffrance.
Bien sûr , je pensais à ma famille,
j’était triste mais l’espoir des
retrouvailles dans de meilleures conditions,
me faisait oublier au fur et à mesure cette solitude
d’un soir de Noël
J’avais pris conscience ce soir là que
j’avais touché le fond et qu’il fallait
émerger à tout prix de ce gouffre
mortel.
J’ai donc pris la ferme résolution de
m’en sortir avec l’aide de Dieu et
l’aide de mes proches.
Je voulais très fort cette victoire et je me suis
accroché. J’ai lutté avec moi
même , mais le résultat était au rendez
vous. Je pense avoir gagné,
je suis un homme libre , libéré de ce
fléau. J’ai décidé de vivre
le plus longtemps possible et cela sans alcool.
Ceci est un choix que j’ai fait librement.
Après des années
d’imprégnation alcoolique , la rupture a
laisséun vide qu’il fallait combler.
Grâce a l’amitié chaleureuse que
j’ai rencontré à ce moment à
la section Croix Bleue de BITCHE qui était antenne
en ce temps, j’ai repris confiance.
Les amis rencontrés m’ont tendu leurs
mains et m’ont prouvé qu’il
était possible de s’en sortir et de tenir bon.
Ils ont fait rayonner l’amitié, la
confiance et l’humilité.
J’ai aussi découvert que parfois rien ne
s’accomplissait tout seul mais qu’ensemble on
pouvait faire beaucoup
En 1989 dans mon témoignage, je disais : Mes amis,
vous qui êtes présents ici , continuons notre
lutte car il reste beaucoup à faire ,
la route est longue mais tous les espoirs sont permis.
A la Croix Bleue, tout est possible.
Restons engagés dans notre association car
l’engagement trouve sa raison d’être dans
le projet dont il est le point de départ, la liberté étant l’objectif.
Cette liberté retrouvée n’est jamais
une partie gagnée, un acquis dans lequel il fait bon
s’installer.
C’est un vécu dynamique qui reste toujours un
engagement à mener à bien, une
vérité à retrouver au travers des
luttes dont les issues incertaines montrent que sa détermination
conditionne la qualité de nos libertés.
En conclusion, je dirais que nous vivons à la Croix Bleue
l’immense joie d’avoir été
libérés et d’avoir contribué
à la libération d’amis grâce à un engagement
d’abstinence qui nous permet ensuite de nous battre pour la
liberté d’autres hommes.
C’est dans cet engagement pour la
libération que se vérifie et se
consolide par ailleurs notre propre liberté.
L’homme
libre n’est pas celui qui s’en sort pour se replier
sur lui, oubliant la condition des autres,
c’est celui qui tend la main par amour et
solidarité pour aider
Merci
à vous tous, pour tout ce que vous m’avez
donné et appris.
Merci pour l’amitié partagée.
Osons
dès à présent vivre heureux,
porté par les vents de l’espérance et
de l’amour.
ARSENE
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